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02/10/2025

Bourse d’Etude Avancée de Solidaritas : Témoignage d’Antoinette de Crombrugghe de Picquendaele.

Antoinette de Crombrugghe a obtenu une bourse de Solidaritas pour l’aider à financer un master d’un an en Climatologie à la prestigieuse Columbia Climate School aux Etats-Unis. Nous lui avons demandé d’évoquer son parcours et son choix.Pourriez-vous résumer votre parcours ? Et nous dire ce qui vous a incité à partir aux Etats-Unis l’année dernière pour y étudier la climatologie à Columbia ?J’ai passé une partie de mon adolescence au Chili, aux côtés de mes parents engagés dans le bénévolat au sein des bidonvilles de Santiago. J’ai été témoin des effets du réchauffement climatique, qu’il s’agisse du recul des glaciers ou de vastes incendies, et j’ai constaté combien ces phénomènes sont profondément liés aux enjeux de justice sociale.Revenue en Belgique, après ma scolarité à Saint-André à Bruxelles, j’ai obtenu en 2023 un Bachelor of Arts in liberal Arts and Sciences à l’Université de Maastricht.Après un stage chez Telos Impact, entreprise spécialisée dans la gestion et le conseil en investissement pour un monde plus durable et résilient, j’ai réalisé mon projet : poursuivre mon parcours académique à Columbia pendant un an.Pourquoi ce projet vous tenait-il tant à cœur ?Comme je l’évoquais, durant mon enfance au Chili, j’ai été confrontée aux effets directs du changement climatique et de son impact sur les communautés vulnérables en particulier.Mon intérêt - je dirais même ma passion - pour les crises du climat et ses enjeux politiques, économiques et sociétaux s’est renforcé au gré de lectures et de discussions toujours plus approfondies.Le programme suivi à Columbia m’aura permis d’acquérir des compétences recherchées et reconnues, mais aussi de bénéficier d’un réseau de poids, pour influer sur la scène et les politiques européennes. Qu’avez-vous appris sur vous-même au cours de cette année à Columbia ?J’ai appris à ne pas compter mes heures ! Car la charge de travail était énorme ! Mais quand on aime, on ne compte pas … Et puis à Columbia l’esprit de communauté « étudiants/enseignants » est une réalité qui s’est d’ailleurs renforcée depuis la dernière élection présidentielle.Quels conseils ou message avez-vous envie de donner aux jeunes de l’ANRB qui rêvent de se perfectionner à l’étranger ?Sur le plan pratique, une bonne planification est fondamentale. Il faut s’y prendre bien à l’avance, bien à temps pour préparer son parcours académique, son projet d’études.Plus votre CV sera cohérent, plus vous aurez des chances d’être accepté par l’institution que vous aurez sollicitée.Sur le plan financier, cela implique la préparation d’un budget : compte tenu du coût élevé des études de haut niveau à l’étranger, il est essentiel d’élaborer un plan financier bien détaillé et structuré.A cet égard, des bourses d’études des institutions hôtes, des pays hôtes et de fondations belges ou mixtes sont généralement disponibles. Une recherche bien complète des possibilités et des conditions d’éligibilité est indispensable. En Belgique, je pense par exemple à la Fondation Roi Baudouin, le fonds Sofina Boël, ou pour ce qui concerne les études aux Etats-Unis, la Belgian American Educational Foundation (BAEF) ou la Fulbright Commission.Mais l’essentiel, finalement, n’est-il pas d’oser poursuivre sa passion ?Nous remercions le baron Henry d'Anethan pour la rédaction de cet article.Solidaritas : Octroi de bourses pour des études avancées à l’étranger ou dans des institutions internationales en Belgique.Votre enfant a obtenu un premier diplôme et veut poursuivre ses études en Belgique ou à l’étranger ? Se spécialiser ? Obtenir un post-master ?Un doctorat ? Des difficultés à financer le projet ?Solidaritas peut accorder une bourse d’études pour contribuer à financer la poursuite de ses études supérieures.En effet, Solidaritas peut octroyer à des jeunes de la noblesse des bourses pour des études à l’étranger ou dans des institutions internationales établies en Belgique.Les études visées sont les spécialisations à l’étranger après un premier diplôme : master après master, doctorat (de préférence à l’étranger), écoles d’art (musique ou autres), stages et tutorats, préparation de concours, etc.Le plan de financement, ainsi que la preuve de son admission par l’institution visée, devront figurer dans le dossier du demandeur.Le rôle de Solidaritas est supplétif : l’étudiant communiquera à Solidaritas le plan de financement établi avec toutes les aides et bourses déjà obtenues ou garanties (bourses publiques ou privées, aide familiale, moyens propres ou autres).Les demandes de renseignements et de bourses sont traitées confidentiellement. solidaritas@anrb-vakb.be

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02/10/2025

Royal Condroz Culturel asbl 50 ans d’une aventure culturelle, humaine et solidaire

Déjà bien occupée par ses fonctions de bourgmestre de Barvaux-Condroz, ma mère, la comtesse Ferdy d’Aspremont Lynden – femme dynamique et entreprenante – fonde en septembre 1974, le Condroz Culturel asbl.Cet esprit d’entreprise et enthousiaste, le tenait-elle de sa mère, issue d’une lignée d’industriels américains ?Selon ses statuts, l’association a pour mission la promotion et la valorisation de toute forme artistique, ainsi que le soutien financier à des œuvres caritatives, philanthropiques et à des associations culturelles poursuivant des objectifs similaires. Pour ce faire, elle organise des activités variées telles que visites de musées, excursions, voyages … L’idée était – et reste – qu’on peut faire du beau en faisant du bien !Durant les années septante, l’association proposait des pièces de théâtre dans les propriétés privées de la région. Du haut de mes 10 ans, j’accompagnais souvent ma mère et garde un souvenir émerveillé de ces soirées de spectacles où les comédiens jouaient, entre autres, dans la cour du château d’Annevoie, Barvaux ou Ry ! De même, je participais à la préparation des 400 enveloppes contenant la lettre mensuelle de 5 pages, un travail méticuleux facilité aujourd’hui par le courrier électronique.Derrière cette belle initiative, une petite équipe aussi discrète qu’efficace : ma mère, bien sûr, mais aussi ses cousines, la baronne Philippe van Zuylen et la comtesse Didier d’Aspremont Lynden. Ensemble, elles ont façonné l’âme de l’association.Début des années 80, Josyne van Zuylen, globe-trotter à l’esprit curieux, a donné un nouvel élan aux activités de l’asbl. Sous son impulsion, des voyages culturels, proches ou lointains, se sont multipliés, dans une ambiance conviviale et bienveillante. Depuis 2007, j’ai repris le flambeau, entourée de Marguerite De Cannière, de ma belle-sœur, Béatrice de Spirlet et toujours soutenu par mon cher époux.Philippe de Potesta : Quels sont les moteurs de l’engagement bénévole au sein de votre équipe ? Caroline d’Aspremont : Il s’agit de poursuivre cette belle aventure culturelle et sociale, toujours portée par cette atmosphère conviviale et bienveillante qui en fait sa richesse ! Cette démarche a récemment été couronnée par une reconnaissance qui nous touche profondément : la décision de Sa Majesté le Roi d’accorder à notre association le titre honorifique de « Royal ». Désormais, nous portons le nom de Royal Condroz Culturel asbl, une distinction symbolique, qui vient saluer cinq décennies d’engagement en faveur de la culture et la philanthropie. Ce titre ne constitue pas seulement une reconnaissance du chemin parcouru, mais aussi un encouragement à poursuivre la mission fondatrice de l’association.Ph de P : Quelles ont été les dernières activités marquantes du Condroz Culturel ?C d’A : Il est difficile de résumer 50 années de nombreuses activités riches et variées … En 2023, une magnifique croisière en Croatie, à bord d’un bateau entièrement privatisé pour l’association, a marqué les esprits.Octobre de la même année, un séjour culturel à Rome nous a emmenés sur les traces de Raphael. Le printemps 2024 a été l’occasion d’une semaine passionnante au Caire et ses environs, entre histoire millénaire et monde moderne. Février 2025, l’Asie avec une croisière inoubliable sur le Mékong. Et tout au long de ces mois, de nombreuses expositions ont enrichi notre programme, de la Georgie à Aleschinsky, Louise-Marie d’Orléans, première reine des Belges, en passant par bien d’autres escales artistiques.A l’occasion des 50 ans du Condroz Culturel, une pièce de théâtre, « Crusoé repart », amusante, fraîche et originale a été jouée à la Comédie Royale Claude Volter. La soirée s’est poursuivie par une réception chaleureuse, soigneusement orchestrée par Cap Event asbl.Ph de P : Quels sont les projets qui vous enthousiasment pour le futur ?C d’A : Comme d’habitude, plusieurs expositions viendront ponctuer la saison automnale. Fin novembre, une escapade en Rhénanie-Westphalie nous plongera dans la magie de l’Avent, entre châteaux, visite d’Aix-la-Chapelle et marché de Noël au Schloss Merode. Au printemps 2026, cap sur l’Egypte pour un voyage de Louxor à Assouan prolongé par une croisière sur le lac Nasser. Et à l’automne 2026 se profile déjà un voyage à la découverte de la Roumanie.Ph de P : En conclusion, quels sont les souhaits pour l’avenir de votre association ?C d’A : Ce que nous souhaitons aujourd’hui et demain, c’est rester fidèle à l’esprit insufflé par les fondatrices : l’enthousiasme face à l’inattendu, la joie de découvrir ensemble, la souplesse face à l’imprévu. Mais surtout une fidélité profonde de nos valeurs : la culture partagée, l’élégance de la pensée, le plaisir d’être ensemble tout en continuant d’avancer avec cœur !Ph de P : Merci infiniment à Caroline d’Aspremont pour ces précisions qui éclairent avec justesse les réalisations du Condroz Culturel.Philippe de Potesta

02/10/2025

Bourse d’Etude Avancée de Solidaritas : Témoignage d’Antoinette de Crombrugghe de Picquendaele.

Antoinette de Crombrugghe a obtenu une bourse de Solidaritas pour l’aider à financer un master d’un an en Climatologie à la prestigieuse Columbia Climate School aux Etats-Unis. Nous lui avons demandé d’évoquer son parcours et son choix.Pourriez-vous résumer votre parcours ? Et nous dire ce qui vous a incité à partir aux Etats-Unis l’année dernière pour y étudier la climatologie à Columbia ?J’ai passé une partie de mon adolescence au Chili, aux côtés de mes parents engagés dans le bénévolat au sein des bidonvilles de Santiago. J’ai été témoin des effets du réchauffement climatique, qu’il s’agisse du recul des glaciers ou de vastes incendies, et j’ai constaté combien ces phénomènes sont profondément liés aux enjeux de justice sociale.Revenue en Belgique, après ma scolarité à Saint-André à Bruxelles, j’ai obtenu en 2023 un Bachelor of Arts in liberal Arts and Sciences à l’Université de Maastricht.Après un stage chez Telos Impact, entreprise spécialisée dans la gestion et le conseil en investissement pour un monde plus durable et résilient, j’ai réalisé mon projet : poursuivre mon parcours académique à Columbia pendant un an.Pourquoi ce projet vous tenait-il tant à cœur ?Comme je l’évoquais, durant mon enfance au Chili, j’ai été confrontée aux effets directs du changement climatique et de son impact sur les communautés vulnérables en particulier.Mon intérêt - je dirais même ma passion - pour les crises du climat et ses enjeux politiques, économiques et sociétaux s’est renforcé au gré de lectures et de discussions toujours plus approfondies.Le programme suivi à Columbia m’aura permis d’acquérir des compétences recherchées et reconnues, mais aussi de bénéficier d’un réseau de poids, pour influer sur la scène et les politiques européennes. Qu’avez-vous appris sur vous-même au cours de cette année à Columbia ?J’ai appris à ne pas compter mes heures ! Car la charge de travail était énorme ! Mais quand on aime, on ne compte pas … Et puis à Columbia l’esprit de communauté « étudiants/enseignants » est une réalité qui s’est d’ailleurs renforcée depuis la dernière élection présidentielle.Quels conseils ou message avez-vous envie de donner aux jeunes de l’ANRB qui rêvent de se perfectionner à l’étranger ?Sur le plan pratique, une bonne planification est fondamentale. Il faut s’y prendre bien à l’avance, bien à temps pour préparer son parcours académique, son projet d’études.Plus votre CV sera cohérent, plus vous aurez des chances d’être accepté par l’institution que vous aurez sollicitée.Sur le plan financier, cela implique la préparation d’un budget : compte tenu du coût élevé des études de haut niveau à l’étranger, il est essentiel d’élaborer un plan financier bien détaillé et structuré.A cet égard, des bourses d’études des institutions hôtes, des pays hôtes et de fondations belges ou mixtes sont généralement disponibles. Une recherche bien complète des possibilités et des conditions d’éligibilité est indispensable. En Belgique, je pense par exemple à la Fondation Roi Baudouin, le fonds Sofina Boël, ou pour ce qui concerne les études aux Etats-Unis, la Belgian American Educational Foundation (BAEF) ou la Fulbright Commission.Mais l’essentiel, finalement, n’est-il pas d’oser poursuivre sa passion ?Nous remercions le baron Henry d'Anethan pour la rédaction de cet article.Solidaritas : Octroi de bourses pour des études avancées à l’étranger ou dans des institutions internationales en Belgique.Votre enfant a obtenu un premier diplôme et veut poursuivre ses études en Belgique ou à l’étranger ? Se spécialiser ? Obtenir un post-master ?Un doctorat ? Des difficultés à financer le projet ?Solidaritas peut accorder une bourse d’études pour contribuer à financer la poursuite de ses études supérieures.En effet, Solidaritas peut octroyer à des jeunes de la noblesse des bourses pour des études à l’étranger ou dans des institutions internationales établies en Belgique.Les études visées sont les spécialisations à l’étranger après un premier diplôme : master après master, doctorat (de préférence à l’étranger), écoles d’art (musique ou autres), stages et tutorats, préparation de concours, etc.Le plan de financement, ainsi que la preuve de son admission par l’institution visée, devront figurer dans le dossier du demandeur.Le rôle de Solidaritas est supplétif : l’étudiant communiquera à Solidaritas le plan de financement établi avec toutes les aides et bourses déjà obtenues ou garanties (bourses publiques ou privées, aide familiale, moyens propres ou autres).Les demandes de renseignements et de bourses sont traitées confidentiellement. solidaritas@anrb-vakb.be

30/09/2025

Un anniversaire d’envergure se prépare à Bruxelles : la cathédrale Saints- Michel-et-Gudule fêtera, en 2026, ses 800 ans d’existence ! Son doyen et sa Fabrique d’église s’activent.

Gaëtane Janssens de Bisthoven, présidente de la Fabrique, répond à nos questions.Contribuer à faire connaître ce magnifique édifice gothique est un objectif majeur. Pouvez-vous brièvement raconter son histoire ?Aux VIIIe et IXe siècles, il y avait déjà sur cette colline bruxelloise un oratoire consacré à l’archange St Michel. Au début du XIe siècle, le comte Lambert II de Louvain fit construire une église de style typiquement roman, consacrée elle-aussi à l’archange St Michel, le protecteur de la ville. Cette collégiale fut consacrée en 1047. Pour attirer les pèlerins, il fit transporter dans celle-ci les reliques de Sainte Gudule qui se trouvaient dans la chapelle de Saint Géry située dans la ville basse. Depuis lors, l’église fut officiellement dénommée la collégiale des Saints- Michel- et- Gudule.Ce n’est qu’en 1962 qu’elle fut érigée au rang de cathédrale aux côtés de la cathédrale Saint Rombaut de Malines.Sainte Gudule est une sainte très populaire à Bruxelles mais dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est sa piété remarquable.Les forces vives de la cathédrale se sont réunies : quel est leur objectif ?A l’occasion du 800e anniversaire de la pose de la première pierre de l’édifice actuel, en 2026, le conseil de fabrique de la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, à l’initiative de ce projet, a constitué un groupe de travail, dénommé GUDULA26. Le projet a pour objectif de faire mieux connaître la cathédrale, ses trésors artistiques et la diversité des activités qui s’y déploient aux Belges et aux touristes étrangers.Le programme explore diverses dimensions. Lesquelles ?Gudula26 commencera par une messe pontificale présidée par l’archevêque de Malines-Bruxelles, Monseigneur Terlinden.Au programme aussi : un spectacle de son et lumière, des expositions, des conférences, des concerts, des visites guidées, des pièces de théâtre, des installations artistiques, etc… Ces activités variées ont pour but de mettre en valeur la cathédrale, la spiritualité et l’art qui l’habitent, de faire découvrir ou redécouvrir son histoire passionnante, de faire vivre au public des expériences artistiques uniques.Sur quel laps de temps s’étalera ce projet Gudula26 ?Concrètement, le programme de Gudula26, proposant des activités distinctes et complémentaires, s’étend sur toute l’année 2026. Mais, dès la deuxième semaine de décembre 2025, le spectacle de son et lumière LUMINESCENCE sera proposé.Des activités sont prévues pour tous les publics. Pouvez-vous les décrire ?Alors, je lève pour vous dès à présent le voile sur quelques aspects de ce programme !Le dimanche 11 janvier 2026, à 11h, se tiendra une messe pontificale avec l’envoi par le Pape d’un légat le représentant. Le Roi et la Reine ont également confirmé leur présence. Cette messe sera très probablement diffusée sur KTO.Le spectacle de son et lumière LUMINESCENCE prendra place dans la cathédrale du 11 décembre 2025 au 21 mars 2026, 4 ou 5 soirs par semaine avec 2 ou 3 représentations par soirée. Chaque représentation pourra accueillir 700 personnes. Nous proposons aux spectateurs une expérience artistique et immersive exceptionnelle, permettant à chacun de découvrir la richesse artistique de ce lieu emblématique.La musique a toujours occupé une place prépondérante dans la vie spirituelle et culturelle de la cathédrale. Ses murs résonnent non seulement de prières mais également de musique, en tant que vecteur d’émotion et de langage spirituel, ce qui nous rapproche tous . Il était donc évident pour nous d’inclure dans notre programme des concerts variés et surtout de qualité. Ceux-ci auront lieu durant les week-ends qui suivent la Sainte-Gudule (le 8 janvier 2026) et la Saint-Michel (le 29 septembre 2026) ; nous avons prévu un riche programme musical très varié : du classique, du baroque, des trompes de chasse, des chœurs d’enfants, etc…Sur le plan historique et artistique, tout autant qu’éducatif, des experts viendront nous parler des joyaux que recèle notre belle cathédrale. Ces conférences, gratuites, en français et/ou néerlandais, permettront au public d’enrichir ses connaissances sur le patrimoine artistique de la cathédrale, mais également d’en mesurer son importance sociale et historique.De plus, le lundi 19 janvier 2026, le cardinal-archevêque de Luxembourg, Monseigneur Jean-Claude Hollerich, viendra présenter au Bozar ses réflexions sur : « La cathédrale dans l’Eglise et le monde de ce temps ».Deux pièces de théâtre auront également lieu dans le chœur de la cathédrale : le dimanche 8 février 2026 « Sœur Emmanuelle, le ciel au cœur des poubelles » et le mardi 21 avril 2026 : « Les 5 C : Cardinal, Cancer, Covid, Clown et Coulisses ».Sera également édité un fascicule de visite guidée, conçu spécialement pour le jeune public et remis gratuitement à chaque enfant visitant la cathédrale.Cerise sur le gâteau, une nouvelle BD, dessinée par Baudouin de Ville et retraçant l’histoire de la cathédrale sera aussi éditée.Voilà bien un éventail passionnant qui se déploie sous nos yeux et qui nous entraînera à pérégriner avec intérêt, plaisir et enthousiasme dans ce haut lieu de Bruxelles !Nous remercions la comtesse Emmanuel de Ribaucourt pour cette interview.

28/08/2025

Willem van de Voorde, un diplomate courageux qui défend des intérêts à long terme dans un monde de plus en plus concurrentiel

Quel est votre parcours ?J'ai étudié le droit et la philosophie à l'UFSAL (Bruxelles), j'ai obtenu mon diplôme de droit à Louvain puis je suis parti à Londres (LSE) pour un Master of Laws. Mais je n'ai jamais travaillé comme avocat parce que je savais depuis des années que je voulais devenir diplomate. C'est ainsi que lors de mon service militaire en tant qu'officier de réserve à Cologne, j'ai préparé mon examen diplomatique.Après mon stage diplomatique, j'ai demandé à travailler pour mon premier poste dans notre ambassade auprès de l'UE à Bruxelles, car ma femme était encore en cours de spécialisation orthodontie. C'était une merveilleuse première introduction à la diplomatie ; je n'aurais jamais pu imaginer que j'y retournerai 30 ans plus tard. Puis je me suis retrouvé dans un monde complètement différent car j'ai été nommé secrétaire de la reine Paola pendant 6 ans, ce qui était également une expérience agréable et unique.En 2000, j'ai décroché mon premier poste à l'étranger, à Berlin. C'était une période incroyablement intéressante, car c'était la première année où la capitale allemande était transférée à Berlin. La ville était encore en construction et c'était un nouvel environnement pour tout le monde, pour les étrangers, mais aussi pour les Allemands qui venaient de Bonn et qui, comme nous, devaient s'y retrouver. Nous y sommes restés 4 ans. Ma femme, qui parlait allemand, pouvait aussi y travailler 2 jours par semaine, mais avec nos 4 jeunes enfants, elle avait les mains pleines.En 2004, je suis devenu chef de poste adjoint à Tokyo, un poste également intense et très satisfaisant.En 2008, je suis rentré à Bruxelles, au sein du département des affaires européennes, où, en tant qu'adjoint au directeur général, j'ai été très occupé à la préparation de notre présidence de l'UE en 2010. Par la suite, pendant un peu plus de 3 ans, j'ai rejoint les cabinets des ministres Steven Vanackere et Didier Reynders où j'ai coordonné leur politique européenne.En 2014, j'ai obtenu mon premier poste d'ambassadeur, à Vienne. C'était tout un défi, car c'est de cette ville que j'ai représenté notre pays en Autriche, mais aussi en Bosnie-Herzégovine, en Slovaquie, en Slovénie et auprès des institutions de l'ONU qui ont leur siège à Vienne. En 2018, j'ai déménagé à Berlin en tant qu'ambassadeur dans un pays vaste et très fascinant, que j'avais déjà appris à connaître. Au début de l'année 2020, un autre déménagement était imminent, celui du retour dans l'Union européenne, où je suis devenu le représentant permanent de la Belgique et y suis resté jusqu'en novembre de l'année dernière. Puis, comme le prévoit notre règlement d’ordre interne, le moment était venu de retourner à l'administration centrale à Bruxelles, où j'ai été nommé envoyé spécial pour le climat et l'environnement, afin de représenter la voix de la Belgique de manière horizontale dans les très nombreuses enceintes diplomatiques qui traitent du climat et de l'environnement.Quel est le rôle d'un diplomate dans un monde connecté ?Les fonctions diplomatiques sont très variées. D'une manière très générale, les diplomates gèrent et développent des relations avec d'autres pays. Nous sommes là pour promouvoir notre pays, notre gouvernement, nos entreprises, pour informer et pour aider si nécessaire nos compatriotes qui vivent ou voyagent à l'étranger.Dans le monde d'aujourd'hui, il est bien sûr devenu beaucoup plus facile qu'auparavant d'établir des contacts, mais le monde est aussi devenu plus grand et beaucoup plus compétitif. Dans de nombreux pays, la prospérité a énormément augmenté – heureusement ! - et leurs habitants revendiquent une place dans le commerce international et dans les organisations internationales. Alors que dans le passé, uniquement très peu de pays riches et occidentaux étaient aux commandes partout, il existe aujourd'hui une grande variété d'acteurs, dans tous les domaines : commerce, lutte contre la pollution de l'environnement et le réchauffement climatique, gestion de l'énergie, coopération internationale, éducation, extraction de matières premières, production alimentaire, biens de consommation, etc. : cela crée un environnement très concurrentiel, dans lequel les bons accords et la coopération étroite deviennent de plus en plus importants. Les choses tournent souvent mal, comme le montrent malheureusement divers conflits violents. Il faut donc beaucoup de personnel pour organiser une collaboration fluide et équitable, pour établir les bonnes règles et gérer cette gouvernance.Ces dernières années, des changements majeurs ont eu lieu, tels que l'accélération constante du réchauffement climatique, la transition vers des sources d'énergie plus durables, l'attention accrue portée à l'accès à l'énergie et aux matières premières ; tout cela se reflète sur la scène diplomatique et politique internationale, où les anciens rapports de force sont mis sous pression.Quelle est votre meilleure expérience professionnelle jusqu'à présent ? J'en ai eu beaucoup, mais je peux dire sans aucun doute que l'expérience la plus intense et la plus pertinente a été la présidence européenne en 2024. La Belgique était aux commandes de l'UE, à la fin de la législature où il y a toujours beaucoup de législation en attente d'approbation, avec les élections européennes qui ont dû être organisées, la guerre en cours en Ukraine, la crise énergétique. Toute l'équipe de la Représentation Permanente, ainsi que de nombreux autres membres de notre administration publique, ont fait un effort formidable à l'époque, et avec des résultats positifs. J'ai le sentiment que la Belgique a su apporter une vraie valeur ajoutée à la construction européenne.Comment êtes-vous devenu envoyé spécial pour le climat et l'environnement ?Dans le cadre de la rotation régulière des diplomates, c'était à mon tour de retourner à l'Administration centrale, rue des Carmélites, près du Sablon. J'ai eu l'opportunité de choisir ce poste et j'ai pensé qu'il s'agissait d'une problématique très actuelle et pertinente, qui implique également de nombreux processus internationaux de négociation et des dimensions diplomatiques. Le thème est également interpellant, car il réunit deux phénomènes contradictoires. Les effets du réchauffement climatique qui s'accélère, sont aujourd'hui clairs pour tout le monde et ont été scientifiquement prouvés. La Belgique compte de nombreux climatologues réputés, et l'un d'entre eux, le professeur Jean-Pascal van Ypersele, était vice-président de l’IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) de l'ONU. Mais en même temps, il y a, dans notre société, beaucoup de résistance à atténuer les effets ou à éliminer les raisons du réchauffement climatique – essentiellement la combustion de combustibles fossiles. Et c'est parce que cela nécessite un changement de comportement. Les coûts des investissements nécessaires pour la société dans son ensemble, pour les entreprises, pour les individus sont énormes et doivent être supportés maintenant, mais les effets ne viendront que plus tard. Le monde occidental a également une responsabilité historique vis-à-vis des pays les plus pauvres, mais ceux-ci devront également accepter que leur propre industrialisation, qui a succédé à la nôtre, devra se faire sur une base plus durable. Une période de transition est toujours difficile. Il est important de garder le cap et de communiquer clairement et régulièrement à ce sujet afin que notre action politique reçoive un soutien suffisant. J'essaie donc d'y contribuer.Le fait d'être membre de la noblesse est-il un avantage ou non ?En Belgique ou dans les cercles de l'UE, cela joue un rôle moindre. Certains le regardent même avec un certain scepticisme ou un œil critique. Mais à l'étranger, par exemple lors de mes séjours en Autriche, au Japon ou en Allemagne, j'ai souvent eu l'impression que cela était perçu comme quelque chose de positif, car cela montre une expression de la tradition et de l'excellence dans notre pays qui est appréciée dans l'environnement diplomatique et qui ouvre souvent des portes.Quel message aimeriez-vous transmettre à nos membres, plus particulièrement aux jeunes ?J'ai 3 messages :1. Le monde est très complexe et connecté, mais la diplomatie reste très pertinente, car la coexistence pacifique sur terre nécessite l'élaboration de règles. La lutte pour la paix au Moyen-Orient ou en Ukraine, l'organisation de la gestion conjointe des océans ou la conclusion d'accords pour lutter contre la pollution plastique n'en sont que quelques exemples récents. La Belgique a beaucoup d'expérience utile et d'expertise à offrir dans bon nombre de ces types de négociations et doit donc investir davantage d'attention et de ressources pour rester pleinement impliquée dans ce paysage hautement concurrentiel.2. La lutte contre le changement climatique et le réchauffement de la planète, la réduction de la pollution et la protection de la biodiversité doivent rester en tête de nos priorités. Selon l'ONU, il s'agit - à juste titre - d'un problème existentiel que nous ne pouvons aborder qu'ensemble. Cela nous aidera à long terme.3. Nous avons besoin de courage et de persévérance pour rendre notre monde meilleur. De temps en temps, je pense à une belle phrase que l'on attribue souvent à Guillaume d'Orange : « point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».Propos recueillis par Catherine de Dorlodot

28/08/2025

La journée de la Transmission 5/10/2025

ATTENTION: Clôture des inscriptions le 3 octobre à 9 hr.  Inscrivez-vous vite!!! Dans un monde en constante évolution, où les repères traditionnels se brouillent parfois, la transmission familiale demeure un pilier fondamental de la stabilité, de la continuité et de l'identité. C’est à cette richesse silencieuse que s’intéresse La journée de la Transmission, fruit d’une collaboration entre l’Association de la Noblesse du Royaume de Belgique (ANRB) et la Fédération Royale des Associations de Familles (FRAF). Au cœur de ce rendez-vous, quatre grandes thématiques émergent pour explorer les multiples visages de ce qui se transmet dans les familles, d’hier à demain.1. Les valeurs : un héritage immatériel et vivantAvant même les biens matériels, ce sont souvent les valeurs qui constituent le socle de l’héritage familial. Éducation, sens du devoir, responsabilité, ouverture aux autres, transmission de la foi ou d’engagements citoyens ; ces principes se forgent dans l’intimité du foyer et se perpétuent au fil des générations.Il ne s’agit pas uniquement de préserver des traditions, mais bien de cultiver une identité familiale partagée. Les récits de vie, les rituels transmis, les règles implicites qui régissent les relations... tous ces éléments façonnent la manière dont chaque membre s’inscrit dans une lignée, en dialogue permanent avec ses aïeux et ses descendants.2. Archives et mémoire : garder trace pour mieux transmettreLes familles qui prennent soin de leurs archives nourrissent leur mémoire et affirment leur présence dans le temps long. Correspondances anciennes, photographies usées, contrats de mariage, lettres patentes, enregistrements oraux ou encore films de famille constituent un trésor parfois insoupçonné.Aujourd’hui, de nombreux outils contemporains viennent enrichir cette mémoire : biographies familiales, podcasts familiaux, documentaires, livres-souvenirs... Ces initiatives permettent de sauvegarder l’histoire d’une famille ou de l’un de ses membres, et de les transmettre de façon vivante. Car se souvenir, ce n’est pas figer le passé : c’est offrir aux générations futures la possibilité de mieux comprendre d’où elles viennent pour mieux choisir où elles vont.3. Planification successorale et médiation : anticiper pour apaiserSi la transmission matérielle peut être source de liens, elle peut aussi, mal préparée, générer tensions ou conflits. C’est pourquoi la planification successorale prend une importance croissante. En s’entourant de professionnels compétents, les familles peuvent organiser le partage des biens mobiliers ou immobiliers, anticiper les enjeux fiscaux, mettre en place un mandat de protection extrajudiciaire, ou encore planifier la transmission d’une entreprise familiale.Au-delà des aspects juridiques, il est essentiel de laisser la place au dialogue familial, parfois facilité par des médiateurs. Une transmission réussie est celle qui a été préparée, réfléchie, et surtout discutée : elle prend en compte les souhaits du donateur, mais aussi les réalités et attentes des héritiers.4. Patrimoines culturels et matériels : conserver et faire vivreLes demeures historiques, les terres familiales, les portraits anciens, les objets d’art, les bibliothèques ou même certain type d’entreprises constituent autant de patrimoines tangibles, témoins d’une histoire singulière. Leur conservation et leur transmission exigent une vigilance constante : entre restaurations nécessaires, coûts d’entretien et adaptations aux normes actuelles, les défis sont nombreux.Ces biens racontent pourtant bien plus qu’une potentielle valeur marchande. Ils incarnent une mémoire vivante, un lien entre générations et une responsabilité collective. Préserver un tableau de famille ou gérer un domaine agricole transmis depuis des siècles, c’est perpétuer un dialogue entre passé et avenir, tout simplement.Un rendez-vous pour penser la transmission dans toutes ses dimensionsLa journée de la Transmission, qui se déroulera dans les salons de l’ANRB le 5 octobre prochain, souhaite offrir un espace de rencontre, de réflexion et de solutions concrètes. Il rassemblera experts, juristes, notaires, médiateurs, historiens des familles, archivistes, artisans de la mémoire, antiquaires, psychogénéalogistes, passionnés de patrimoine et représentants de nos associations « sœurs » (Association des Demeures Historiques et Jardins, OGHB, etc.), tous unis par une même ambition : aider les familles à préserver ce qui compte, transmettre ce qui dure.Dans un monde parfois trop pressé, où tout semble devoir être réinventé sans cesse, prendre le temps de réfléchir à la transmission familiale, c’est faire œuvre de sagesse. C’est reconnaître que certaines richesses ne s’évaluent pas en euros ou en mètres carrés, mais en souvenirs, en valeurs, en liens.Un catalogue rassemblant un maximum de coordonnées d’experts, d’amateurs chevronnés et d’autres professionnels sera conçu afin de constituer une véritable « bible » des intervenants de la transmission.Consulter le programme : https://bit.ly/programme-transmissionS'inscrire : https://membernet.anrb-vakb.be/fr/tous-evenements/journee-transmission/Nous remercions le comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la rédaction de cet article.

27/05/2025

Le Cinéma Belge

Notre compatriote Joseph Plateau, professeur en physique expérimentale à l'Université de Gand, a développé dès 1836 un dispositif stroboscopique, le phénakistiscope, apportant ainsi une contribution essentielle à l'invention du cinématographe par les frères Lumière en 1895, et donc à la naissance de l'industrie cinématographique. Le 1er mars 1896, la première projection d’un film en Belgique a eu lieu dans une salle des Galeries Royales Saint-Hubert à Bruxelles.Durant la première moitié du siècle dernier, le cinéma en Belgique est resté un terrain d'expérimentation pour les pionniers. Avec l'aide de l'industriel français Charles Pathé, Alfred Machin a fondé en 1910 un premier studio de cinéma. Hypolyte De Kempeneer devient le premier producteur de films et travaille notamment avec la première réalisatrice et actrice Aimée Navarra. Son film Coeurs Belges s'inscrit dans une série de mélodrames patriotiques qui dominent la modeste industrie cinématographique belge après la Première Guerre mondiale. Un autre pionnier, le comte Robert de Wavrin de Villers-au-Tertre, ethnologue et explorateur, a vécu plusieurs années parmi les Indiens d'Amérique du Sud et a capturé des témoignages de diverses cultures sur pellicule. Ses films les plus connus sont Au Centre de l’Amérique du Sud inconnue (1924) et Au Pays du Scalp (1931).Dans les années 30, Charles Dekeukeleire, Henri Storck et Joris Ivens ont expérimenté de nouvelles techniques cinématographiques et fondé l'École belge du documentaire. Misère au Borinage de Storck et Ivens est considéré comme une œuvre marquante. De Witte (1934), adapté du roman d'Ernest Claes, devient le premier long-métrage de fiction populaire. Le réalisateur Jan Vanderheyden réalise ensuite avec Edith Kiel une série de comédies populaires avec des acteurs comme Gaston Berghmans, Jef Cassiers et Nand Buyl.De l’après-guerre aux années 80, le drame paysan devient un genre clé du cinéma belge. Parallèlement, certains cinéastes posent leur empreinte personnelle sur le cinéma belge et déclenchent ainsi une première vague de reconnaissance internationale : Roland Verhavert (Meeuwen sterven in de haven,…), André Delvaux (De man die zijn haar kort liet knippen, L’oeuvre au noir,…), Harry Kümel (Malpertuis,…) et Jacques Boigelot (Paix sur les champs). Leurs films deviennent plus contemporains, souvent empreints de réalisme magique, une tendance qui persiste. La création des premières écoles de cinéma au début des années 60 forme une nouvelle génération de réalisateurs. Des talents comme Chantal Akerman ou Raoul Servais (Palme d’or à Cannes avec Harpya) cherchent leur propre voie dans le film expérimental et d’animation. Robbe De Hert, Guido Henderickx et Patrick Lebon construisent à Anvers le Fugitive Cinema progressif, tandis que Marion Hänsel, Jean-Jacques Andrien et Michel Khleifi façonnent un cinéma universel.Dans les années 80 apparaît une manière plus personnelle et réaliste de faire du cinéma. Notre cinéma devient petit à petit mature et plus divers. Les producteurs Pierre Drouot, Erwin Provoost et Dominique Jeanne apportent une structure financière et économique dans le secteur et misent sur la promotion. Le public découvre tant le cinéma d’auteur que les films populaires : Brussels by Night de Marc Didden, Crazy Love de Dominique Deruddere, Toto le Héros et Le Huitième Jour de Jaco Van Dormael, Le Maître de Musique et Farinelli de Gérard Corbiau, C’est arrivé près de chez vous de Benoît Poelvoorde, Rémy Belvaux et André Bonzel ou encore Hector, Koko Flanel et Daens de Stijn Coninx. En 1987, Nicole Van Goethem remporte le premier Oscar belge du meilleur court-métrage d’animation avec Een Griekse Tragedie. Puis Le Maître de Musique et Daens sont nommés à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Et avec Rosetta, Luc et Jean-Pierre Dardenne gagnent leur première Palme d’Or au festival de Cannes. Après 100 ans, les choses s’accélèrent enfin pour l’industrie cinématographique belge.Les frères Dardenne restent toujours nos porte-drapeaux, avec de nombreux talents dans leur sillage. Trop nombreux pour être tous cités, ils comptent d’excellents acteurs, actrices, producteurs, compositeurs, chefs créatifs et artistiques, ainsi que des maîtres dans la photographie, le montage et le maquillage qui font la richesse de notre pays.Aujourd’hui, le cinéma belge est devenu un produit d’exportation, au même titre que nos pralines, notre bière et notre chocolat. En décembre 2022, le magazine britannique Sight & Sound a désigné Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) de Chantal Akerman comme le meilleur film de tous les temps. Bien que le cinéma belge ne rencontre pas encore une grande popularité ou un succès financier régulier à l’international, le circuit festivalier international reste toujours à l’affût de nouvelles œuvres belges. Lukas Dhont (Close, Girl), Baloji (Augure) et Felix Van Groeningen (The Broken Circle Breakdown, De acht Bergen) suscitent de grandes attentes. Les récompenses pleuvent et les nominations aux Oscars ne sont plus une exception.Les frères Dardenne ont récemment reçu plusieurs prix à Cannes pour Jeunes Mères. De plus, le documentaire Soundtrack to a Coup d’État de Johan Grimonprez a été nommé aux Oscars 2025 dans la catégorie du meilleur documentaire et la coproduction belge Flow a remporté cette année le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film d’animation.Faire un film coûte cher. En Europe, le cinéma est considéré comme un produit culturel et artistique, subventionné par les pouvoirs publics, contrairement aux États-Unis où l’industrie cinématographique repose sur un modèle économique basé sur le divertissement. En Belgique, chaque Communauté a mis en place des fonds pour soutenir les productions locales, mais les budgets sont et restent trop limités. En complément, le gouvernement a instauré le système de Tax Shelter, une mesure fiscale favorisant l’investissement privé.Si le groupe Kinepolis est mondialement connu, l’arrivée des plateformes de streaming a profondément changé l’expérience cinématographique. Les grands joueurs décident de plus en plus ce qui se produit ou pas : tout doit être plus rapide ou moins cher et nos chaînes nationales peinent à suivre cette évolution.Le cinéma est un art, une alchimie entre histoire, mise en scène, jeu d’acteur, photographie, mouvement, décors, costumes, musique, son et montage pour transformer l’ensemble en une expérience immersive et captivante sur un grand écran blanc. C’est une magie, un miroir, une réflexion d’émotions et de désirs. Le film donne conscience, rend curieux et connecte les gens et les cultures. C’est ce dont le monde a un besoin urgent et croissant.Nous avons beaucoup de jeunes talents et la dernière décennie, de nombreux jeunes réalisateurs et quelques acteurs belges ont trouvé leur voie à l’étranger. Pour que nous puissions continuer à raconter nos propres histoires, préserver notre culture d’ouverture d’esprit, d’imagination et de liberté créative, et ne pas perdre nos talents émergents, il est essentiel de développer de nouvelles formes de financement.Baron Stijn Coninx, réalisateur et scénariste (Daens, Hector, Koko Flanel, When the Light Comes, Sœur Sourire, Marina, Niet Schieten…), a été professeur à l'INSAS et au RITCS pendant 28 ans et est actuellement vice-président de la Cinémathèque Royale de Belgique.

27/05/2025

La Psychogénéalogie : un héritage que l’on ne peut refuser…

Développée dès les années 1970, la Psychogénéalogie s’intéresse aux transmissions émotionnelles et comportementales au sein des familles.L’un des concepts majeurs de cette discipline repose sur l’idée que la charge émotionnelle d’événements marquants vécus par nos ancêtres (deuils non faits, secrets de famille, faillites, drames ou injonctions tacites façonnant la psyché) peut se transmettre d’une génération à l’autre et conditionner nos vies, favorisant l’émergence de comportements répétitifs, d’angoisses inexpliquées ou de symptômes psychosomatiques.La psychothérapeute Anne Ancelin-Schützenberger a permis en France la théorisation et l’essor de cette méthode thérapeutique et a inventé le génosociogramme. Celui-ci consiste en un schéma avec ses propres codes graphiques, associant généalogie familiale, liens affectifs et environnements historique, socioculturel et économique.Mais il est capital de noter que les avancées récentes dans les domaines de la biologie et des neurosciences ont ouvert des perspectives passionnantes pour la Psychogénéalogie.Tout d’abord l’épigénétique révèle que nos gènes peuvent évoluer en réponse à des événements extérieurs, notamment des traumatismes. Et les neurosciences nous apprennent que le cerveau a la capacité, grâce à sa neuroplasticité, de reprogrammer d’anciens schémas toxiques pour en bâtir de nouveaux, plus constructifs. En s’alliant, ces trois disciplines expliquent comment nos expériences de vie et celles de nos ancêtres influencent notre comportement et comment il est possible de s’en libérer.Selon la baronne Sandrina d'Anethan, psychogénéalogiste de terrain formée auprès d’Agnès Paoli (Mon Arbre Génial-logique) et de Bruno Clavier (le Jardin d’Idées), les difficultés existentielles ou factuelles rencontrées par celui qui consulte constituent le point de départ de la démarche. La représentation qu’il a de l’histoire familiale et le récit qu’il en fait permettent d’identifier les ressources vives de la lignée, mais aussi les stress et les solutions mises en place pour assurer la survie.Une attention particulière portée au choix des prénoms et des métiers, aux dates anniversaires, à la répétition de situations à des âges signifiants fait ressortir les interdépendances entre les individus d’un même système familial, susceptibles de les empêcher d’évoluer librement. Une fois reconnus les liens existants qui entravent, il est possible de s’en détacher avec bienveillance… et d’écrire la suite de l’histoire, une vie où passé et présent se réconcilient pour un avenir plus lumineux. Car si nous portons en nous les traces des blessures de nos ancêtres, nous portons aussi leur résilience et leur amour.L’adage dit que notre famille vit en nous. C’est pourquoi on veillera enfin à donner aux ancêtres, par le biais d’actes symboliques, les ressources qui les auraient aidés à dépasser les épreuves rencontrées. Pour qu’ils retrouvent leur juste place dans l’arbre généalogique. En agissant ainsi, on entraîne cette famille qui nous habite sur le chemin de la lumière et de la libération.La Psychogénéalogie est prisée dans le cadre du développement personnel, mais également pour traiter des blocages émotionnels et des troubles psychosomatiques. Précieux outil de compréhension des dynamiques familiales, elle s’inscrit avec succès dans une approche pluridisciplinaire.De nombreuses personnes témoignent d’un apaisement et d’une meilleure compréhension d’eux-mêmes : en prenant conscience des héritages psychiques de leurs lignées ascendantes, ils ont pu s’approprier les ressources de l’arbre tout en se libérant de poids qui ne leur appartenaient pas et ainsi renouer avec un chemin de vie plus épanouissant. C’est donc bien une œuvre d’émancipation et d’individuation dans le présent que propose l’analyse transgénérationnelle.Sophie du Fontbaré de Fumal, développeuse de talents chez Ozratu et passionnée par le sujet, estime que cette méthode peut être bénéfique pour surmonter des schémas répétitifs (échecs sentimentaux, troubles financiers récurrents, maladies inexpliquées), mieux comprendre son rapport aux autres et à soi-même, et ainsi accéder à une forme de résilience transgénérationnelle.Sandrina d’Anethan et Sophie du Fontbaré de Fumal seront présentes lors du « Salon des Transmissions » organisé par l’ANRB le 5 octobre 2025. Venez les écouter pour découvrir l’efficacité et les bienfaits de cette discipline.Nous remercions le comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la rédaction de cet article.

24/04/2025

Jean Ferrat chantait : « La femme est l’avenir de l’homme ». Dans notre monde chahuté, quelle belle opportunité que de pouvoir interroger Anne-Claire de Liedekerke, Présidente de l’association Make Mothers Matter - MMM. Avec conviction, clarté et une détermination chaleureuse et de bon aloi, elle a accepté de répondre à nos questions.

Comment est né ce mouvement MMM ?Make Mothers Matter est une association sans affiliation politique ni confessionnelle, née en 1947 à l’UNESCO, dans un contexte d’après-guerre : pendant la guerre, quand les hommes et beaucoup de femmes sans enfants étaient au front, ce sont les mères qui s’occupaient de faire « tourner les choses » càd s’occuper des fermes, des commerces, des entreprises… en plus du foyer et de l’éducation des enfants. Elles avaient tout à gérer. C’est à la suite du congrès international « La mère, ouvrière du progrès humain » organisé à l’UNESCO, qu’est né le Mouvement Mondial des Mères devenu Make Mothers Matter – MMM.MMM défend les femmes qui sont mères et valorise leur rôle au sein de la famille et dans la société. MMM invite inlassablement à prendre conscience que les mères sont actrices de changement pour un monde meilleur et que leur action a un impact bien au-delà du cercle familial.« Quand les mères sont soutenues et reconnues » dites-vous, « elles sont actrices de changement », quel serait alors leur rôle ?Reconnaître le rôle des mères, c’est défendre le concept du « CARE » (mot englobant pour dire « prendre soin de » qui n’a pas son équivalent en français). Ce TRAVAIL de soin et d’éducation (c’est un vrai « travail » même s’il n’est pas rémunéré !) est tellement important pour préserver l’équilibre familial et social ! C’est un travail invisibilisé et pourtant derrière lui se cachent des enjeux économiques, de développement, de justice sociale, d’égalité et même de paix. Lors d’un colloque organisé au Bangladesh, j’ai entendu ce cri du cœur des femmes qui était le même que celui des mères chez nous : « Nous demandons d’être RECONNUES pour notre travail dans notre famille ! » C’est tellement nécessaire et évident car « Essayez sans les mères » ! Dans le monde du travail rémunéré, « la vraie différence de salaire commence dès le premier enfant… » et c’est une grande injustice pour les mères qui se retrouvent trop souvent dans la catégorie la plus pauvre de la population. Ce constat fut mis en lumière par Claudia Coldin, chercheuse américaine et prix Nobel d’Économie en 2023. Mais MMM le dit depuis bien longtemps !Quels sont les domaines d’action privilégiés de MMM ?La valorisation du travail familial de « care » et d’éducation » qui a une incidence réelle sur l’avenir des pays ; le développement de la petite enfance : la base affective et émotionnelle est si importante ; la conciliation vie familiale - vie professionnelle ; la santé mentale des mères souvent pas loin de l’épuisement tant est lourde leur charge entre famille et travail car partout ce sont les mères qui s’occupent majoritairement des enfants. Elles sont aussi parfois victimes de violences tout en ayant, magnifique paradoxe, le pouvoir de promouvoir la paix et d’éduquer aux valeurs de cohésion sociale. Enfin, l’engagement des pères qui est un levier essentiel pour faire évoluer la situation en s’investissant d’avantage dans le soin et l’éducation des enfants.Comment parvenir à moduler la vie familiale et la vie professionnelle pour une mère ? Le monde du travail entend-il cette demande pressante ?Depuis le début de l’ère industrielle les familles n’ont cessé de s’adapter au monde du travail. Aujourd’hui, le monde du travail doit s’adapter aux familles. C’est un enjeu vital pour nos sociétés. Il s’agit de réaliser qu’à certaines périodes, la priorité doit pouvoir être donnée à la famille. Développer la flexibilité au travail et le travail à temps partiel ; faciliter la rentrée dans le monde du travail en valorisant les compétences acquises par le travail familial seraient des solutions. La diversité des politiques et des mesures doit accompagner la diversité des choix et des personnes.MMM travaille aussi en partenariat avec d’autres organisations. Comment ?MMM est une association mondiale avec un réseau d’associations partenaires qui agissent sur le terrain avec et pour les mères. MMM entend et fait entendre les voix des mères : nous entendons ce que disent les mères dans différents pays et le répercutons au niveau des institutions internationales pour susciter des lois et des mesures qui répondent aux défis que rencontrent les mères.La force de MMM est de créer des ponts entre les mères et les décideurs. Notre objectif est de soutenir les mères avec un impact profond et durable sur leurs enfants, leur famille et plus largement sur la société dans son ensemble.Thomas d’Ansembourg écrivait qu’ « un citoyen pacifié est un citoyen pacifiant ». Quelle évidence forte à proposer sans réserve à notre société et que MMM, par son élan, ses propos justes et son souci de fédérer les mères, essaie d’améliorer sans relâche et avec une belle part d’enthousiasme !Nous remercions la comtesse Emmanuel de Ribaucourt pour la réalisation de cette interview.

24/04/2025

A l'hôtel de Gaiffier d’Hestroy à Namur qui abrite le musée des arts anciens du namurois, débute l’exposition LOUISE D'ORLÉANS, première reine des Belges : un destin romantique.

Monsieur Julien de Vos est, pour la Province de Namur, le directeur du Service des musées et du patrimoine culturelPhilippe de Potesta : Monsieur de Vos, y a-t-il une différence entre l’exposition sur Louise d’Orléans qui s’est tenue à Chantilly et celle qui débute en ce moment jusqu’à la mi-juin à Namur ?Julien de Vos : L’exposition au musée Condé à Chantilly était l’occasion d’évoquer la place particulière qu’occupait Louise au sein de la maison royale des Orléans, et d’en réhabiliter en quelque sorte l’importance, avec un accent tout particulier sur les goûts et passions hérités de ses parents. L’exposition de Namur ajoute à cette première présentation un volet complémentaire, plus personnel, grâce non seulement aux écrits de la souveraine (sa correspondance pléthorique, ses carnets de croquis, ses exercices d’« écolière », ses cahiers de voyage, …) mais aussi à l’aide d’objets et de souvenirs qu’elle collectionnait ou réalisait. C’est ainsi, par exemple, que le parcours scénographique dévoile pour la première fois des bijoux et des objets sentimentaux, mais aussi des sculptures, dessins et aquarelles que la première reine des Belges conservait soigneusement dans ses appartements dans des portefeuilles ou des albums romantiques, Les pièces présentées, qui n’avaient encore jamais été exposées, sont donc plus nombreuses et plus diverses, afin de découvrir avec pudeur l’intimité de Louise, depuis sa passion pour le Moyen Âge et ses châteaux, jusqu’à ses goûts belges et les combats qui ont forgé sa vision de la fonction royale. À l’issue de la visite, loin de la vision d’une femme effacée et d’une reine oubliée que le souvenir en a trop souvent laissé, la personnalité de Louise se révèle au visiteur telle qu’elle apparut dès l’époque : une icône pour la Belgique devenue son ange tutélaire, une première reine des Belges qui connut le destin d’une héroïne romantique.Ph de P : Parmi les pièces exposées, y en a-t-il une qui suscite une émotion particulière ?J de V : L’objet présenté dans l’exposition, qui pour moi et pour les visiteurs est le plus émouvant, est sans nul doute le bracelet d’or avec les médaillons en forme de cœurs, renfermant les cheveux des membres familiaux proches de Louise. Ce bijou précieux, qui permettait à la reine des Belges de rester intimement proche avec ceux qu’elle aimait, a été offert par la reine d’Angleterre Victoria le 3 avril 1844, à l’occasion de l’anniversaire de Louise. Il s’inscrit dans la longue tradition romantique de la joaillerie sentimentale, dont les pièces produites servaient en quelque sorte de précieux reliquaires, emportés à volonté par Louise lors de ses sorties ou, le plus souvent, portés dans l’intimité de ses appartements. Ils sont l’incarnation des liens étroits et des souvenirs familiaux que les membres des cours princières se plaisaient à se rappeler et à évoquer, en s’offrant et s’échangeant de tels objets. Les miniaturistes, pour ces bijoux sentimentaux, étaient des artistes particulièrement recherchés, dans la mesure où la préciosité des réceptacles d’or - souvent ornés de pierreries – pouvait être combinée à l’emploi de miniatures, réalisées par les plus grands artistes, dont le plus fameux est sans nul doute William Charles Ross. Puisant son inspiration dans les portraits officiels réalisés par Franz Xaver Winterhalter, le miniaturiste ne s’attachait à en garder que les yeux, considérés comme « la voix de l’âme ». Et c’est cette « ribambelle » de prunelles qui interpelle, alors qu’à l’intérieur de plusieurs de ces médaillons certaines inscriptions permettent parfois d’identifier le « propriétaire » de l’œil. Dans d’autres cas, le prénom est formé, sur le couvercle grâce à l’usage d’acrostiches, l’initiale de chaque pierre représentant une lettre bien précise. La préciosité de ces deux objets, intimes et familiers, donnent un éclairage émouvant sur les sentiments éprouvés par la reine dans son quotidien. Ce sont les recherches menées en partenariat étroit avec le musée Condé qui a permis non seulement d’en retrouver et d’en retracer l’histoire, mais aussi de les acquérir. Ils sont désormais la propriété du musée de Chantilly, et ont ainsi rejoint les collections dont l’embryon a été constitué par le propre frère de Louise, le duc d’Aumale Henri d’Orléans.Un grand merci à l’homme passionné d’histoire qu’est monsieur de Vos pour ses explications qui nous donnent vraiment l’envie de découvrir cette passionnante exposition sur notre première Reine dans le lieu prestigieux qu’est l'hôtel de Gaiffier d’Hestroy, en plein centre de Namur. Exposition placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté la Reine.Philippe de Potesta