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24/02/2025

Solidarcité : un tremplin citoyen pour la jeunesse

Quand la vie professionnelle permet de lancer un projet constructif et revalorisant : SOLIDARCITE !

Maman de trois enfants, Marie de Dorlodot en est la cheville ouvrière et nous en parle avec passion.

Comment est née cette association ? A partir de quels constats ?

Le projet d’Année citoyenne Solidarcité est né il y a 25 ans sur la base des constats suivants qui sont encore d’actualité plus de 20 ans après :

  • De nombreux jeunes adultes, bien que fragilisés, se trouvent exclus des dispositifs de l’aide à la jeunesse et doivent dès lors se tourner vers des dispositifs pour adultes (CPAS, OISP ...) ne répondant pas à leurs attentes.
  • Des phénomènes de décrochage scolaire persistants. Par ailleurs, bon nombre des jeunes intégrant l'année citoyenne connaissent et nous livrent un rapport pour le moins conflictuel, désabusé voire douloureux vis à vis d'un système scolaire duquel ils se sont sentis exclus, incompris, voire parfois humiliés, pour des raisons diverses : décrochage, orientation peu pertinente…
  • Les difficultés d’accès, pour les jeunes en difficulté, à des espaces de citoyenneté active.
  • Les occasions de « brassage » social sont de plus en plus ténues, que ce soit à l’école, dans les quartiers ou dans les lieux de loisirs. Cette forme de ghettoïsation de la jeunesse a pour conséquence que certains groupes de jeunes ne se côtoient plus, renforçant les préjugés et les jugements réducteurs.
  • L’identification de logiques cloisonnées dans l’approche des jeunes par les différentes politiques publiques.

Ces constats ont amené l’idée de construire à leur intention un programme qui se fixe comme but de donner au plus grand nombre possible de jeunes, filles et garçons, l’opportunité de prendre part à un projet citoyen, tout en contribuant à renforcer la solidarité sous toutes ses formes.

Cette idée, c’est l’Année Citoyenne; ce programme, c’est Solidarcité qui compte 8 asbl.

L'Année citoyenne Solidarcité a pour principal objectif l’accompagnement social et éducatif de jeunes. Elle vise à favoriser leur développement personnel ainsi que leur intégration dans la société en tant que citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (CRACS).

Pour critiquer la société, il faut la connaître. Quel public avez-vous contacté et où ?

Les bénéficiaires directs sont des jeunes âgés de 16 à 25 ans aux difficultés personnelles importantes. Il s’agit d’un public pour lequel nous prenons un risque éducatif plus important (gestion quotidienne plus difficile, risque d’échec plus élevé ...) mais qui pourra bénéficier d’une stimulation positive engendrée par le reste du groupe. Ils sont généralement orientés vers notre projet par le secteur de l'Aide à la Jeunesse (36,7%) ou par leur entourage proche (17,4%) ou encore par le secteur de la santé mentale (12%).

Le brassage des publics est un élément important à prendre en compte lors de la constitution des équipes. L'hétérogénéité des situations personnelles et des horizons socio-économiques et socioculturels permet la rencontre entre les jeunes qui auraient eu peu de chance de se rencontrer en raison des cloisonnements existants entre les classes sociales.

Le projet est ouvert à toutes et tous, tout en se donnant les garanties d'un accès privilégié aux jeunes les plus fragilisés.

En ce qui concerne notre public cible pour l'année 2023-2024, ce sont majoritairement des garçons (63%), mineurs.

Les bénéficiaires indirects sont les 460 partenaires qui ont bénéficié de l'aide des jeunes volontaires via l'axe "services à la collectivité" du programme de l'année citoyenne, c’est-à-dire toutes les actions entreprises gratuitement par les volontaires au bénéfice de partenaires associatifs. Ces derniers sont, pour la plupart, des associations sans but lucratif défendant des valeurs « humanistes » et qui n’ont pas les moyens humains et/ou financiers pour mener à bien certains de leurs projets. Les services rendus par les volontaires doivent également être considérés comme des réels partenariats ; il ne s’agit en aucun cas de prestations contre rémunération mais bien de moments d’échanges au sein d’un espace de valorisation mutuelle.

Comment avez-vous élaboré votre projet pédagogique ?

Les jeunes sont regroupés en équipe de huit et accompagnés par un responsable. Ils/elles s’engagent pendant 6 à 9 mois dans un projet dynamique, appelé ‘Année Citoyenne’ reposant sur 3 axes :

  1. Un engagement citoyen sous forme de services à la collectivité et d'activités de rencontre :

Tout au long du projet, les jeunes réalisent différentes actions de volontariat. Par exemple, retaper les locaux d’une association, distribuer des repas chauds aux plus démunis, participer aux travaux de gestion d’une réserve naturelle, participer à un projet international, etc…

     2. Un temps de formations et de sensibilisations :

L’action est complétée par un vaste programme éducatif poursuivant deux objectifs majeurs : préparer les volontaires aux actions qu’ils vont entreprendre (initiation aux travaux manuels, initiation aux techniques d’animation, initiation au secourisme… ) ; sensibiliser les volontaires à certaines grandes thématiques de société (développement durable, éducation à la démocratie, respect de la différence, relations Nord-Sud…).

    3. Une étape de maturation personnelle :

L’engagement volontaire doit aussi être une étape pour soi. Grâce à un encadrement personnalisé, chaque jeune est accompagné dans la construction de son projet post-Solidarcité.

L’année citoyenne est orientée autour de 4 objectifs spécifiques :

1. Redonner à chaque jeune le goût et la possibilité concrète d’exercer sa citoyenneté de façon active et dynamique;

2. Permettre le brassage des publics et favoriser la rencontre de jeunes issus de quartiers différents, de milieux socioculturels différents ;

3. Offrir à tous les jeunes un plus pour leur avenir en améliorant leur statut socioprofessionnel ainsi que leur statut personnel ;

4. Contribuer au développement associatif et au renforcement du "vivre-ensemble".

Comment chaque équipe fonctionne-t-elle ?

Nous voulons que les jeunes soient acteurs de leur année : ils co-construisent leur programme en trouvant des partenaires liés à leurs thématiques que ce soit pour des chantiers ou des sensibilisations, Il faut que cela soit win-win pour les jeunes et pour l’association partenaire.

Pour les jeunes, cela peut être de la valorisation personnelle, l’ouverture aux différents mondes de la solidarité active, l’acquisition de «savoirs», «savoir-être» et «savoir-faire».

Du point de vue des partenaires, c’est la concrétisation de projets qui auront un impact positif sur leurs publics cibles respectifs, ils font découvrir leurs actions.

Bachelard a écrit que « le monde entier sans un TU ne peut rien donner » ; l’altérité est donc une construction mutuelle. En tant qu’actrice du projet, vous et vos collègues le ressentez-vous comme tel ?

Je suis convaincue que la force du projet est le collectif, car cela encourage une conscience de solidarité et d'entraide par la complémentarité des volontaires au sein des équipes. Cela favorise également l'acquisition d'aptitudes sociales. Pour un jeune qui est perdu, savoir que chaque matin un groupe vous attend pour réaliser une activité est un réel moteur pour sortir de l’isolement. 

De plus avec Solidarcité, les jeunes s’investissent dans le monde actuel de manière positive. Solidarcité est un projet bienveillant, qui assure un encadrement rapproché du jeune et répondant à ses besoins personnels.

En savoir plus ou pour faire un don à notre association

Cette altérité, véritable force vive de Solidarcité car elle aide beaucoup de jeunes à relever leur ligne d’horizon, conforte davantage cette remarque d’Albert Jacquard : « La tolérance, c’est accepter la différence, l’altérité, c’est s’intéresser à la différence ».

Alors, vous ne trouvez pas que l’optimisme est au rendez-vous en 2025 ?

Nous remercions la comtesse Emmanuel de Ribaucourt pour la rédaction de cette interview.

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