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Enjoy Saint-Nicolas Light…
Au cœur de la nuit précédant le 6 décembre, une silhouette barbue, reconnaissable entre mille, se déplace de toit en toit. De vous à moi, il s’agit du grand saint Nicolas, accompagné de son âne. En Flandre, la tradition lui octroya un cheval blanc à l’instar de son confrère Saint Émilion…
Figure majeure du christianisme, saint Nicolas trouve son origine en Nicolas de Myre, né au IIIᵉ siècle à Patara, en Asie Mineure. Devenu évêque, il se distingua par sa bonté et sa protection des enfants, des pauvres et des marins. Persécuté sous Dioclétien, il retrouva son ministère après l’édit de Constantin en 313. Mort le 6 décembre 343, ses reliques furent transférées à Bari en 1087, ce qui contribua à renforcer son culte. Célébré pour ses miracles et sa générosité, il devint le saint patron de nombreux métiers mais surtout le protecteur des enfants.
Selon la légende, trois jeunes garçons, cherchant refuge chez un boucher, furent tués par ce dernier, homme d’une grande cruauté, qui les enferma dans un tonneau. Plus tard, saint Nicolas vint les ressusciter à dos d’âne. Soit, ce récit des « trois petits enfants partis glaner aux champs » s’est profondément enraciné dans la mémoire collective.
La veille de sa fête, accompagné du Père Fouettard, le Grand Saint apporte friandises, pains d’épices et autres spéculoos aux enfants sages. Arrêtons-nous un instant au mot friandise. S’il évoque la douceur de l’enfance, la généreuse main tendue d’une grand-mère bienveillante ou l’odeur caractéristique d’un feu d’artifice buccal, il mériterait presque un mode d’emploi, afin que les enfants obéissants ne soient pas punis par la vilaine carie qui rôde par là.
Le sucre… ces petits granulés, qui adoucissent les aliments mais moins les mœurs, agit sur nos émotions. Halloween n’est d’ailleurs pas bien loin quand on parle de saccharose : ce mot édulcoré cache un parfum de mystère, et rime étrangement avec nécrose, psychose ou cirrhose. De quoi rappeler que derrière le caractère mielleux du sucre se dissimule souvent un petit goût de frayeur !
En effet, le dernier rapport, daté de novembre 2025, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a de quoi faire froid dans le dos : « Dans les pays participants, 1 enfant sur 4 (25 %) âgé de 7 à 9 ans est en surpoids (y compris obèse) et 1 sur 10 (11 %) est obèse. Les garçons (13 %) sont plus susceptibles de souffrir d’obésité que les filles (9 %), avec une forte variation de la prévalence ». Le rapport ajoute que cette prévalence du surpoids et de l’obésité « favorise l’apparition du diabète, du cancer, des maladies cardiovasculaires et d’autres maladies non transmissibles potentiellement mortelles. Parallèlement, les parents d’enfants souffrant de surpoids ou d’obésité ont tendance à sous-estimer l’état pondéral de leurs enfants ».
Mais alors, faut-il se cacher de ce saint qu’il nous faudrait voir ? Non pardi ! Les traditions font partie de notre royaume, et le 6 décembre aussi ! Et puisqu’il n’est pas question de renoncer à la fête, pourquoi ne pas la célébrer allégée ?
Si vous ne savez pas à quel saint vous vouer, voici de quoi remplacer la gélatine de porc tout en gardant le côté fruité qui fait tant plaisir à nos gastronomes en construction : clémentines, mandarines, pommes, fruits secs ou, pour les plus courageux, des energy balls ou des barres de sain granola (composées d’un mélange de céréales, de graines, de fruits secs et de noix), ainsi que des cookies, biscuits ou gâteaux composés simplement de fruits ou de légumes, d’oléagineux et, si nécessaire, de quelques œufs…
Il ne faut pas glisser des cakes aux courgettes dans les pantoufles de vos marmots pour autant, mais simplement leur rappeler que le mulet, tout comme le blanc canasson, se contente bien d’une maigre carotte…
Nous remercions le comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la rédaction de cet article.
