Denis Héger est né en 1964, il a trois garçons, ancien avocat, artiste peintre, galeriste
Philippe de Potesta : qu’est-ce qui vous a poussé à quitter le barreau pour vous lancer dans la peinture ?
Denis Héger : j’étais littéralement passionné par mon beau métier d’avocat exercé pendant 32 ans. La richesse sur le plan intellectuel et les contacts humains m’ont comblé littéralement. Une conversation tardive avec un collaborateur, devenu associé, m’a convaincu que ce beau bateau pourrait très bien naviguer sans moi ; La lumière jaillit dans ses yeux et dans les miens à cette perspective. J’allais pouvoir troquer ma toge à conflits contre un tablier de lumière…Cette décision a fait suite à un puissant regain d’intérêt pour la peinture, véritable maîtresse enfouie dans un tiroir.
PhdP : comment avez-vous débuté dans le monde de la peinture et quels sont les moments clés qui vous ont inspiré à poursuivre dans cette voie artistique ?
DH : tout jeune je dessinais avec facilité et peignais souvent durant les vacances. Régulièrement je rêvais de m’y remettre, surtout après de jolies promenades ou des visites de musées. La vie m’en a éloigné longtemps et des tentatives infructueuses se sont terminées avec le nez collé à la page blanche. -Il fallait donc agir, et c’est avec un bic rouge que j’ai biffé tous les mercredi après-midi de mon agenda et me suis inscrit à l’académie des beaux-arts de Namur, en 2016, dessin d’abord et puis peinture. Cris de bonheur à la première récréation ! J’y repris confiance et appris beaucoup de choses, sous la direction de mon professeur, Pierre Debatty. Le train était lancé et j’ai cumulé cette passion revigorée et mon métier passionnant durant plusieurs années. — J’ai rapidement repris la peinture à la maison et en Provence durant les vacances, repris le chemin des musées et des expositions, entretenu des conversations passionnées avec mes amis peintres, chacun m’ouvrant les yeux sur les multiples façons de s’exprimer
PhdP : quels sont les mouvements en peinture qui vous inspirent le plus ?
DH : votre question est très intéressante mais il est difficile d’y répondre. Gourmet gastronome, je suis séduit par tant de choses. Je reste très impressionné par les peintres anciens de la renaissance notamment. J’aime beaucoup le Fauvisme dont Matisse, avant lui l’impressionnisme dont Pissarro, Monet, après quoi l’expressionnisme. Peintre de paysages avant tout, je glisse de plus en plus vers une abstraction relative, constamment à la recherche de poésie lyrique et passionné par la couleur. Il faut découvrir les peintres mais ne pas les copier, s’exprimer personnellement et librement, se lâcher et y revenir
PhdP : quels sont les objectifs artistiques et professionnels qui vous ont motivé à ouvrir une galerie d’art dans votre ravissante propriété à Namêche ?
DH : mon objectif est l’ouverture pour moi et pour les autres. J’adore rencontrer des artistes, particulièrement dans leurs ateliers et partager ensuite avec les visiteurs mes découvertes et mes émotions. Les artistes veulent avant tout échanger, partager leur long travail, leurs recherches et leurs interrogations. C’est vraiment passionnant et très gratifiant. La préparation soigneuse de ces expositions prend vite un aspect professionnel. Ce qui me fait aussi plaisir est de voir que mes enfants s’investissent gentiment et généreusement. Cet endroit se pare régulièrement d’univers différents et fantastiques et crée des occasions de rencontres très enrichissantes. J’en parlerais pendant des heures…J’ai découvert qu’on peut aider les gens et leur apporter du bonheur de plusieurs façon. La vie est belle et comprend plusieurs chapitres. Venez donc nous voir à la galerie Artness à Namèche, près de Namur.
PhdP : Merci infiniment à Denis Héger de nous avoir parlé de sa passionnante reconversion professionnelle !
Nous remercions Philippe de Potesta pour cette interview.