Quel est votre parcours, personnel, familial et professionnel ?

J’ai grandi à Hansbeke, en Flandre. Mon parcours scolaire fut varié car j’avais régulièrement besoin de changer d’école… cela me fit traverser la Belgique, la France et l’Angleterre avant de revenir au pays et d’y décrocher un diplôme en marketing à la Vlerick business school.
Mon premier job, je l’ai décroché dans une chocolaterie au sein de l’entreprise Dolfin. Ce fut une première expérience dans le secteur alimentaire que j’ai prolongé jusqu’à ce jour.

Alors que le besoin de me lancer et de faire les choses différemment s’était déjà fait sentir, j’eus l’occasion de rencontrer un cadre de chez Bister au sein d’un salon. Il me vanta les mérites d’une entreprise productrice de mayonnaise qui était à remettre. En ce qui me concerne, faire du chocolat ou de la mayonnaise, c’était similaire. De plus, à mon retour, je suis tombé sur un pot de cette mayonnaise dans le frigo de ma belle-mère... je n’ai donc pas hésité. En 2019, je reprenais finalement la société Bister. Le cadre que j’avais rencontré y est à présent directeur opérationnel d’usines.

En 2012, j’ai également repris Natura. Aujourd’hui, nous avons fusionné les activités de nos différentes entreprises et entamons la construction d’une usine à Namur.

À titre privé, je suis marié et heureux père de deux enfants de 3 et 7 ans. Mon épouse, qui avait d’abord entamé une carrière dans les secteurs de la finance et de l’immobilier, nous a rejoint et a repris les finances et l’administration en main il y a un an et demi.

Qu’est-ce qui vous a amené à votre situation actuelle ? Ou comment votre projet initial a-t-il évolué ?

J’aime saisir des opportunités et Bister fut l’occasion de reprendre une belle marque de sauces. C’est une enseigne phare dont la reprise fut stratégique puisqu’elle permit d’élargir la gamme de produits dans le même segment.

Les sociétés que j’ai reprises étaient souvent gérées par les petits-fils, l’arrière-petit-fils ou filles des fondateurs. Ils avaient surtout maintenu les activités par obligation morale mais n’investissaient plus dans ces projets depuis longtemps. J’ai donc dû réveiller et redynamiser tant la production, pour gagner en efficacité, que le marketing, pour reprendre des parts de marché.

Il va de soi que je reste réaliste : sur cinq rachats, trois se portent bien et deux sont des flops. J’aurai également le plaisir de partager cette expérience avec vous le 28 février lors du forum aux entrepreneurs de l’ANRB.

Quel est votre plus belle réalisation à ce jour, et celle dont vous êtes le plus fier ?

Ce dont je suis le plus fier, c’est de réussir à réaliser ce projet avec mon épouse, sachant que ce n’est pas le seul que nous ayons. Je suis très heureux de combiner activités professionnelles et personnelles et de pouvoir les développer ensemble, en famille.

Que changeriez-vous dans votre parcours si vous le pouviez ?

Rien du tout. J’ai toujours avancé en pensant bien faire. Je n’ai pas de regret.

Quelles sont vos ambitions et vos projets ?

Mon objectif est de continuer à développer ce projet et de m’amuser, poursuivre la construction de la nouvelle usine en Belgique, continuer à grandir et à développer de nouvelles sauces, etc. J’ai toujours 25 projets sur le feu en même temps, c’est un peu trop mais c’est ça qui est amusant.

Aujourd’hui je suis entouré d’une très chouette équipe, motivée par l’environnement PME et l’engagement que cela suppose.

Votre appartenance à la noblesse a-t-elle été un atout, une charge ou un non-sujet ?

Un non-sujet.

Il y a de belles valeurs : la correction, l’honnêteté, la droiture et la fidélité qui doivent être vécues et transmises tant dans l’éducation de mes enfants que dans l’esprit de l’entreprise. Mais est-ce lié à la noblesse ? Cela ne devrait-il pas être pour tout le monde et tous les jours ?

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos membres, surtout les plus jeunes ?

Si vous voulez entreprendre, il faut se lancer. C’est épanouissant humainement de développer un projet, d’engager, de grandir et travailler en équipe, même si ça nécessite beaucoup de sacrifices. C’est à la fois valorisant et éprouvant. Cela-dit, nous avons besoin d’entrepreneurs en Belgique et de jeunes qui se jettent à l’eau.

Il faut ajouter que de nombreux d’entrepreneurs expérimentés sont heureux d’aider les jeunes qui se lancent. Il ne faut surtout pas hésiter à les contacter pour qu’ils partagent leurs expériences et permettent ainsi d’éviter certains écueils.

Je serais ravi en tous cas de partager la mienne lors du forum des entrepreneurs du 28 février.

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